par Hervé Etienne, sophia-analyste intervenant en entreprises

Nos interventions en entreprise ont pour but de permettre aux personnes, dans un cadre qui respecte la confidentialité, la mise en mots de ce qui est vécu comme stressant, comme souffrance au travail.

Notre expérience nous a amené à considérer que le stress qu’il soit positif ou négatif finissait par générer de la souffrance chez la personne soit dans le rapport à son travail soit dans sa vie privée soit dans les deux.

Le stress finit par produire les mêmes effets que n’importe quel toxique :

  • il permet de booster momentanément et illusoirement ;
  • il peut provoquer de l’anxiété et de l’angoisse ;
  • il peut servir à masquer une souffrance. Il joue le rôle de produit masquant ;
  • il met à mal tous les étages de la pyramide de Maslow (besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoin de relation, besoin de reconnaissance, estime de soi).

Dans tous les cas, il créera des dysfonctionnements soit au travail, soit dans la vie privée. L’irritabilité qui s’installe en est une des formulations. Les expressions somatiques suivent rapidement : les dermatoses (assèchement de la peau, eczéma), les TMS (troubles musculo-squelettiques), les hypertensions artérielles, les dysfonctionnements comportementaux : agressivité mal placée, isolement, extrême gentillesse, anxiété et angoisse, dépression.
Les somatisations, les peurs, l’anxiété et l’angoisse attaquent les besoins physiologiques et les besoins de sécurité. Les symptômes comportementaux finiront par entraver les besoins relationnels tant au travail que dans la vie privée. Les symptômes physiques et psychiques attaquent l’estime de soi et le besoin de reconnaissance.

Le stress a des causes bien réelles :

  • les changements (introduction d’un nouvel outil, modernisation, amélioration des conditions de travail) ;
  • les réorganisations (modification du sens du travail effectué) ;
  • les fusions acquisitions ;
  • les fermetures de site ;
  • le harcèlement moral ou sexuel ;
  • le turn over ;
  • les bruits de couloir et les non-dits ;
  • les gestes répétitifs ;
  • l’abondance de courriers électroniques ;

Cette liste est non exhaustive.

Nos interventions ont pour objectifs que chacun puisse prendre conscience de l’expression personnelle de son stress et de sa souffrance au travail, que chacun puisse en trouver son expression personnelle : de la comprendre et surtout de la ressentir. Les incertitudes quant à l’avenir deviennent alors moins prenantes. Le processus de penser se rétablit et un ancrage émotionnel s’affermit. La confiance en soi est restaurée.

La personne a besoin de sens, de comprendre son travail et non de se sentir un objet que l’entreprise modèle au gré de ses besoins. La personne a besoin de s’affirmer en s’impliquant, et non pas en se détachant. La sensation de se sentir interchangeable constitue une sensation de perte d’identité à plus ou moins court terme. Les affects ressentis ont besoin de s’inscrire dans la durée. La personne a besoin d’être reconnue, d’avoir une place et de compter aux yeux des autres.

Les moyens proposés :
1) Les groupes de paroles (sur le site)
2) Les entretiens individuels (sur le site)
3) La formation de relais en interne dans la structure et la supervision de leur action.

Bibliographie  :
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Dejours C., Conjurer la violence, Paris, Payot, 2007
Enriquez E., L’organisation en analyse, Paris, PUF, 1997
Enriquez E., Les jeux du pouvoir et du désir dans l’entreprise, Paris, Desclée de Brouwer, 1997
Ehrenberg A., La fatigue d’être soi, Paris, Odile Jacob, 1998
Freud S., Malaise dans la civilisation, Paris, PUF, 1986
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Kets De Vries M.F.R., The leadership mystique, Edinburgh, Pearson education limited, 2006
Maslow, A.H., Vers une psychologie de l’être, Paris, Fayard, 1997
Sennett R, Les tyrannies de l’intimité, Paris Seuil, 1979
Sennett R, La culture du nouveau capitalisme, Paris, Albin Michel, 2006
Spurk J., Enriquez E., Haroche C., Désir de penser, peur de penser, Lyon, Situations et critiques, Parangon/Vs, 2006
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